« Et la Vendée sera détruite. » Signé Turreau

Le 21 janvier 1794, il y a deux cents ans, un raz de marée de fer et de feu déferlait au pays des collines. Pour mettre un terme à la Guerre de Vendée, alors que l'armée vendéenne n'est plus, un général presque inconnu va commettre l'irréparable. Louis-Marie Turreau. Le plan des Colonnes Infernales, conception, exécution, c'est lui.
Gens et bêtes, arbres et pierres, la terre elle-même, tout doit mourir, ici et maintenant, pour en finir avec la Vendée, pour la "purifier", écrivait-il... Jours de folie dans l'hiver rouge qui s'allume. L'innocence inspire les plus monstrueuses extravagances : enfants cloués aux portes des granges, fendus en deux à coups de sabre, embrochés et mis à rôtir, fracassés, brûlé vifs, enterrés vivants sous les yeux de leurs mères violées.
Le remords n'effleura jamais Turreau. Son épée l'avait perdu, l'écriture le sauvera. Alors qu'un Carrier ou un Fouquier-Tinville paieront pour leurs crimes, lui, après un long procès... sera relaxé. Il compromet les plus hautes instances du pays, brigue les charges, cumule les honneurs, se fait un masque de respectabilité qui le rend présentable devant l'Histoire...
Depuis un siècle et demi, du haut de l'Arc de Triomphe, son nom outrage la Vendée et déshonore la Nation. Le jour n'est-il pas venu de laver l'insulte ?