Chez lady Molly

" Cette grande fresque romanesque est consacrée au lent développement, à la révélation implacable d'un être médiocre, nommé Widmerpool, qui apparaît, dans un sweater douteux et au milieu du brouillard, à l'ouverture du roman, et qui disparaîtra - révélons-le au lecteur anxieux - tout nu, et devenu lord, dans un nuage de brume symétrique, à la fin du douzième tome. Étrange idée, pensera-t-on que celle de consacrer une somme à l'un de ces personnages qui trouvent dans l'imposture et la veulerie un " moyen de parvenir ", prenant au fil du temps, en dépit de la plus évidente justice, une certaine étoffe. Mais peut-être l'ampleur du scandale, apte à révulser les êtres naïfs et sensibles, au nombre desquels la plupart d'entre nous se comptent, est-elle précisément ce qui aura poussé dans ses derniers retranchements - et dans la rédaction de douze beaux volumes - le moraliste Anthony Powell. "