Erbo, pilote de chasse 1918-1942

Erbo von Kageneck n'avait pas vingt-quatre ans lorsque, à la veille de Noël 1941, il fut abattu en Libye par un chasseur australien que l'on identifia et retrouva vingt-trois ans après : Erbo parvint à atterrir, mais, mortellement blessé, il mourut trois semaines plus tard. Crédité de 67 victoires aériennes homologuées - dont 51 sur le front de l'Est en quatre mois ! - il était devenu, en octobre 1941, pour sa soixantième victoire, chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne (ils n'étaient alors que 35 à la porter sur 3 millions de combattants). Les dix-huit mois de guerre de cet " as " de la chasse allemande - relatées principalement grâce aux lettres qu'il écrivait à ses parents - ne forment évidemment qu'une partie du livre. Tout aussi intéressant pour l'histoire générale de la société allemande de l'entre-deux-guerres au travers d'un destin individuel, est le récit de l'enfance et de l'adolescence d'Erbo, âgé de quinze ans lors de l'avènement de Hitler : une famille catholique de la vieille aristocratie rhénane, un père jeune général en 1918, une mère belle et fortunée, cinq fils nés entre 1911 et 1922, élevés et éduqués dans la meilleure des traditions de leur milieu. Parmi eux, Erbo, né en 1918, qui se révèle très vite " chien fou ", casse-cou, séduisant et séducteur, que ce soit dans les jeux de l'enfance, dans les collèges de jésuites et dans les jeunesses hitlériennes où il se précipite avec enthousiasme, ne serait-ce que pour échapper à la discipline des jésuites sans avoir à faire le mur. Et puis, en 1938, à vingt ans, le premier vol et l'école de guerre aérienne le 1er septembre 1939, en Pologne, la première mission sur Messerchmitt... et la nomadisation jalonnée de victoires : la France, la bataille d'Angleterre, la Yougoslavie, la Grèce, la Russie, la Libye... La gloire et la mort.