Esquisse d'une philosophie du mensonge

« Il n’y a que la vérité qui blesse » dit la sagesse des nations. Cet adage, Jean-François Kahn, dans sa carrière de journaliste, a eu le loisir d’en mesurer la portée. Elle blesse au point que les individus comme les sociétés érigent contre elle tous les remparts possibles, puisent dans les prétendues certitudes de l’apparence ou les systématisations idéologiques de quoi faire obstacle à cet inconfort radical qu’est toute irruption de la vérité. Et parler des pouvoirs du mensonge, c’est parler du mensonge des pouvoirs, qu’ils soient politiques, scientifiques ou religieux. Jean-François Kahn retrace ici le long combat du “dire vrai” contre les dogmatismes étouffants et les empirismes falsificateurs ; ce n’est qu’en dépassant la stérilité des face-à-face réducteurs, en choisissant la voie d’un “centrisme révolutionnaire” que, dans le champ clos du réel, la pensée pourra déployer sa libre quête de vérité.