Marie-Jeanne des Bernis

Invitée par le tout jeune Roger Boussinot à s'enregistrer sur un magnétophone, Marie-Jeanne Escoubère se prend au jeu de la confidence, et se livre peu à peu, la méfiance laissant vite place au professionnalisme. Elle rassemble les petits riens qui ont fait sa vie, reconstruit ses souvenirs et apporte son témoignage plein de bon sens sur l'existence. Ce sont cent quinze cassettes retrouvées au fond d'une armoire, cent quinze cassettes à partir desquelles Roger Boussinot retrace une vie, ses blessures, son lot d'humiliations, pimentés d'une bonne dose d'humour. Du fiancé mort prématurément aux soixante-trois ans passés au service des notables du village, à laver les carrés de soie de Madame et à taire les avances de Monsieur. Puis, à 75 ans, Marie-Jeanne retrouve sa liberté à la mort bienvenue de Madame, et s'installe dans la maison des Bernis. Pour y finir ses jours. Des jours qui s'éternisent un peu trop au goût du dragon autoroutier, qui ferait bien des Bernis, en une bouchée, une vulgaire aire de repos sur le tracé Bordeaux-Narbonne. Mue d'une saine énergie, Marie-jeanne entend bien ne pas se laisser faire et tente de déjouer les entreprises de séduction et de chantage. Mais peut-on lutter avec son seul bon sens contre les intérêts financiers du plus fort ?