La dernière saison

Durant les premières années du XXè siècle, le progrès ne s'est guère avancé dans ce village du nord du Cantal, établi en bord de rivière, à la croisée des herbages et de la forêt. La tradition rythme le temps et renouvelle les gestes, les cycles, les célébrations rituelles marquant les fêtes, les naissances, les morts, les fenaisons. Marie Thel, depuis l'enfance, est l'amie de Victor Désir. Entrés dans l'âge adulte, ils vivent un mariage incertain. Entre la résignation et les hasards de l'émancipation, Marie n'hésitera pas.
Une légende atteste qu'il s'était bâti là, autrefois, une ville magnifique par le foisonnement de sa végétation, l'abondance et la diversité de ses richesses.
En regard du portrait d'un vieil ermite, se détache la figure du baron Varin d'Ainvelle, descendant d'une famille dont tous les membres tentèrent avant lui de retrouver le trésor de la ville peut-être enfoui dans la forêt ou dissimulé dans la montagne.
Un jour, par défi ou goût du lucre, le baron décide d'attenter à la forêt. Il engage Victor pour diriger les travaux de déboisement. C'est au moment où s'entreprend cette quête dirigée vers un passé imaginaire qu'apparaissent les premiers signes des changements à venir. Une vraie ville et de nouveaux modes de vie se profilent. Plus d'un projet n'ira pas à son terme et l'épopée des bûcherons sera brusquement interrompue par la déclaration de guerre, au cours de cette dernière saison qui donne à voir l'extinction d'un ordre et l'effondrement d'une légende.