Jeux de princes - Jeux de vilains

Biribi, brusquembille, cavagnole, échecs, hoc, nain jaune, pharaon, piquet, trictrac, whist et antiwhist… : connus ou oubliés, les jeux ont une histoire. De l’Orient mystérieux, d’Italie ou d’Espagne, ils ont voyagé pour parvenir jusqu’à nous.
Depuis l’Antiquité, le jeu fait débat. Aristote n’y voit pas une source de bonheur, Montaigne le considère comme l’activité la plus sérieuse des enfants, Locke le préconise à des fins pédagogiques et, pour Schiller, « L’homme n’est tout à fait homme que là où il joue. » Appréciés pour l’éducation des princes – les échecs – ou interdits par les autorités de l’Église parce qu’ils poussent au blasphème, à la cupidité – les dés –, et à la violence, les jeux occupent, dans la société médiévale, les réflexions des clercs. À l’âge classique, le jeu déferle dans les salons et submerge la cour, cependant que s’esquisse le sombre tableau du joueur dont la passion funeste et incoercible ruine la famille. Au XVIIIe siècle, enfin, les jeux d’argent gagnent toute la société, envahissant billards et cabarets, tripots clandestins et académies tolérées. L’État lui-même, profitant de cet engouement, crée en 1776 la loterie royale…
Essentiellement consacré aux jeux de réflexion, de stratégie et de hasard, ce livre rédigé par une équipe de spécialistes et richement illustré (modestes dés en os trouvés dans les fouilles archéologiques, jeux de quadrille aux incrustations de nacre, bourses aux armes de la famille royale, damiers d’ébène et d’ivoire, jeux de l’oie…) initie même le lecteur aux détours du monde de la divination et aux prémices du calcul des probabilités…

Cet ouvrage a été publié à l’occasion de l’exposition « Jeux de princes, jeux de vilains » présentée par la Bibliothèque nationale de France sur le site de la bibliothèque de l’Arsenal du 17 mars au 21 juin 2009.